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2025 – L’appréhension du fait artistique, entre récit et archive. Peut-on écrire l’histoire de l’art en se fondant sur les textes littéraires ?

Mercredi 22 janvier 2025

Affiche de la journée doctorale
Programme de la journée doctorale


Journée organisée par LIU Qiuchi, Marie OLIVIER et Marie PLANCHOT.

Cette journée d’étude a pour objectif de questionner la mobilisation, par les historiens de l’art, des sources autres que les documents d’archives (sources juridiques, institutionnelles, notariales, comptables, etc.). Il sera question des sources dites « littéraires », autrement dit l’ensemble des textes narratifs et poétiques transmis au sein d’une culture. Cela comprend un large éventail de genres: récits mythologiques et religieux, textes romanesques, poétiques et rhétoriques, critiques, esthétiques ou encore théories artistiques. Ces sources peuvent fournir des clés de lecture essentielles, à la fois pour le travail des artistes qui réinterprètent ces textes, mais aussi pour une histoire de l’art qui tente de comprendre les œuvres dans leur contexte de création. En mobilisant les sources littéraires comme archives, cette journée doctorale souhaite interroger, notamment, la porosité entre texte et image, et invite à penser les relations entre discours littéraire, production artistique et écriture de l’histoire de l’art.

Axes de réflexion proposés :

I. Le récit littéraire comme archive pour l’histoire de l’art : redéfinir les sources de l’historiographie artistique
Cet axe interroge la façon dont les textes littéraires – au sens très large – permettent de définir et d’enrichir les recherches en histoire de l’art. Comment ces sources peuvent-elles être considérées comme des archives pour l’histoire de l’art ? Comment peuvent-elles et comment doivent-elles être interprétées ?

II. Faire une histoire de l’art sans archives ?
Que faire lorsque les archives institutionnelles ou privées sont inexistantes ou incomplètes ? Quels types de sources peuvent être mobilisés pour reconstruire des parcours artistiques ou des mouvements en l’absence de documents ? Il sera question d’explorer le déploiement d’une historiographie face à une mémoire documentaire lacunaire et l’utilisation des récits littéraires pour pallier ces absences.

III. Transmission et oralité : faire œuvre à partir d’une trace orale
Comment les témoignages oraux tels que les discours rhétoriques ou encore les mémoires collectives peuvent-ils être recueillis et interprétés comme sources ? Quelles méthodes l’histoire de l’art peut-elle adopter pour recueillir, préserver et interpréter cette oralité ? Comment ces transmissions orales contribuent-elles à la mémoire des œuvres et des artistes ?

IV. La place de la fiction littéraire dans la construction de l’histoire de l’art
Cet axe examine la manière dont la fiction littéraire participe à la formation d’un discours artistique. Quels effets les récits fictionnels ont-ils sur la perception des artistes et des mouvements artistiques ? Comment la littérature peut-elle façonner ou mythifier la figure de l’artiste ? Ces questions permettront d’explorer les interactions entre imaginaire littéraire et construction historiographique.

V. Archives des historiens, théoriciens et acteurs du monde de l’art
Cet axe explore la façon dont les archives des historiens, théoriciens, critiques ou acteurs du monde de l’art permettent de comprendre la genèse de leurs idées sur les récits artistiques qu’ils produisent. Qu’il s’agisse de correspondances, d’écrits théoriques ou de documents personnels, ces archives révèlent les dynamiques intellectuelles qui ont façonné la construction de leurs récits. Ces derniers éclairent les interactions entre réflexion théorique, production artistique et critique, permettant ainsi de comprendre la manière dont ces acteurs ont participé à la redéfinition des discours sur l’art.