Mardi 23 janvier 2024 Modératrice : Emmanuelle Rosso
Télécharger l’affiche de la journée doctorale d’archéologie.
Journée organisée par Clara Ingargiola et Marie Planchot
La vie quotidienne est définie dans les dictionnaires comme étant constituée de toutes les habitudes, obligations et contraintes qui se répètent à intervalle régulier au cours de la vie d’un individu. Elle concerne donc les loisirs, le travail, les déplacements, la cuisine, l’habillement…
Par la mise au jour de vestiges, l’archéologie permet de documenter de vaste pan de ce quotidien. Les découvertes de mobilier (céramique, verre, métal…), d’ossements d’animaux ou de graines permettent, entre autres, de retracer les habitudes alimentaires, les modes de cuisson et les rites liés à la consommation de la nourriture. L’emplacement des zones dépotoirs, le plus souvent sous la forme de fosses, permet de retracer l’organisation spatiale des déchets. L’association d’un fond de cabane et de pesons peut permettre de reconstituer une zone de travail liée à la confection des textiles.
L’archéologie met aussi en lumière des aspects moins connus de la vie quotidienne des civilisations passées. Cette méconnaissance est le plus souvent liée à l’absence, la pauvreté ou les lacunes des sources textuelles et/ou iconographiques. Ainsi un jouet et des chaussures d’enfant débouchent sur l’étude de l’enfance. L’étude des vestiges d’un village rural nous éclaire sur la vie des paysans, rarement évoquée dans les textes.
Certains vestiges mis au jour par l’archéologie mettent en évidence les continuités et les ruptures dans cette vie quotidienne. Les sépultures offrent un exemple caractéristique. Les abords, le contenu des tombes mais aussi l’étude des squelettes apportent des informations précieuses sur la vie du défunt et parfois sur celle de ses proches. Pour autant ces données doivent être traitées avec prudence : le vêtement ou l’objet du mort n’est pas forcément le vêtement ou l’objet du vivant.
La confrontation avec les autres sciences historiques, quand elle est possible, reste primordiale afin d’affiner, confirmer ou infirmer les hypothèses issues des études archéologiques. En outre, depuis quelques années, les études de laboratoire et le développement des outils numériques ont aidé à mieux comprendre le mobilier archéologique. Ainsi, des études physico-chimiques du contenu de certains vases mis au jour dans des tombes ont permis de confirmer qu’ils accueillaient à l’origine des aliments destinés aux défunts.
Cette journée doctorale propose donc d’étudier ce que l’archéologie peut apporter à l’étude de la vie quotidienne dans le passé. Plusieurs axes pourront ainsi être développés :
– Retracer différents aspects de la vie quotidienne ;
– Mettre en évidence les ruptures et les continuités et les interprétations qui en découlent ;
– Confronter les données archéologiques aux autres sciences historiques (textuelles, iconographiques), aux analyses physico-chimiques, aux reconstitutions 3D, etc.